lundi 10 octobre 2011

Quelques chef-d'oeuvres de Fra Angelico sur les cimaises du Musée Jacquemart-André

Vierge à l'Enfant, vers 1450,
tempera sur panneau de bois
Ou un panorama de la peinture florentine dans la première moitié du 15ème siècle. Il arrive souvent que de petits musées, afin d'attirer le public, affublent de titres accrocheurs leurs expositions annuelles, qui présentent en réalité peu d'oeuvres majeures, ou peu d'oeuvres tout court... C'est ce que l'on aurait pu croire pour cette exposition, sensée présenter pour la première fois en France les oeuvres du peintre florentin Fra Angelico (vers 1400-1455). Sur 8 salles, l'exposition retrace en fait l'évolution du style gothique international vers les débuts de la maitrise de la perspective, à travers ses plus grands représentants : Lorenzo Monaco (le maitre de Fra Angelico), Masolino, Paolo Uccello, Filippo Lippi ou encore Zanobi Strozzi (fervent suiveur du moine dominicain).  L'exposition débute par une vidéo présentant les fresques du couvent San Marco à Florence, puis progressivement, le visiteur découvre, avec bonheur, les bijoux de la première renaissance florentine : Lorenzo Monaco, Saint Nicolas sauvant les marins (Musée de San Marco, Florence), enluminures délicates et élégantes (antiphonaires), tempera sur bois lumineuses (Thébaïde)...





Crucifixion, vers 1420
tempera et or sur parchemin

Mais ce sont surtout les dernières salles de l'exposition qui permettent d'appréhender réellement la force esthétique du travail de Fra Angelico, ainsi que sa ferveur religieuse, notamment à travers les Vierges d'humilité et la figure du Christ, que le peintre ne pouvait représenter sans une profonde émotion. Toute l'élégance, la luminosité et la sérénité se retrouvent dans des oeuvres telles que Le Couronnement de la Vierge (vers 1434-35), ou encore une miniature représentant une crucifixion, exécutée vers 1420.
Malgré l'aspect très privatif et intime de cette exposition-bijou, le visiteur en redemande, et attend avec impatience une rétrospective de l'un des précurseurs de la renaissance italienne...
A voir, et à revoir au Musée Jacquemart-André, jusqu'au 16 janvier 2012.

Charlotte Romer

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