dimanche 16 octobre 2011

CONNOISSEURSHIP : l’œil, la raison et l’instrument


L’Ecole du Louvre, l’Institut National d’Histoire de l’Art et la Fondation Gulbenkian (Lisbonne), organisent, du 20 au 22 octobre, un colloque autour du Connoisseurship, technique permettant l’attribution d’une œuvre … 

Je cite l’introduction officielle au colloque : "Trois jours de communications pour s'interroger et débattre sur la part qui, dans le jugement d'attribution ou d'expertise, mais aussi plus largement dans le discours sur l'œuvre d'art, revient à l'œil. Comment l'œil, sa mémoire, ses intuitions, sa culture, prennent-ils place par rapport aux connaissances acquises d'une manière plus académique, par le truchement des disciplines historiques ou scientifiques ?".

Louis-Rolland Trinquesse
Jeune femme assise tenant une lettre de la main
Sanguine
33,3 x 21,3
Agnew's
A cette occasion, j’interviendrai lors du Forum des Jeunes chercheurs, le jeudi 20 octobre, vers 11h, sur le thème « A propos de Louis-Rolland TRINQUESSE (1746-1800) : questions pour un catalogue raisonné ».

Je dois reconnaître que ces horaires ne sont pas simples pour ceux qui travaillent … mais, si l’occasion se présentait … 


Clara Dudézert

lundi 10 octobre 2011

Quelques chef-d'oeuvres de Fra Angelico sur les cimaises du Musée Jacquemart-André

Vierge à l'Enfant, vers 1450,
tempera sur panneau de bois
Ou un panorama de la peinture florentine dans la première moitié du 15ème siècle. Il arrive souvent que de petits musées, afin d'attirer le public, affublent de titres accrocheurs leurs expositions annuelles, qui présentent en réalité peu d'oeuvres majeures, ou peu d'oeuvres tout court... C'est ce que l'on aurait pu croire pour cette exposition, sensée présenter pour la première fois en France les oeuvres du peintre florentin Fra Angelico (vers 1400-1455). Sur 8 salles, l'exposition retrace en fait l'évolution du style gothique international vers les débuts de la maitrise de la perspective, à travers ses plus grands représentants : Lorenzo Monaco (le maitre de Fra Angelico), Masolino, Paolo Uccello, Filippo Lippi ou encore Zanobi Strozzi (fervent suiveur du moine dominicain).  L'exposition débute par une vidéo présentant les fresques du couvent San Marco à Florence, puis progressivement, le visiteur découvre, avec bonheur, les bijoux de la première renaissance florentine : Lorenzo Monaco, Saint Nicolas sauvant les marins (Musée de San Marco, Florence), enluminures délicates et élégantes (antiphonaires), tempera sur bois lumineuses (Thébaïde)...





Crucifixion, vers 1420
tempera et or sur parchemin

Mais ce sont surtout les dernières salles de l'exposition qui permettent d'appréhender réellement la force esthétique du travail de Fra Angelico, ainsi que sa ferveur religieuse, notamment à travers les Vierges d'humilité et la figure du Christ, que le peintre ne pouvait représenter sans une profonde émotion. Toute l'élégance, la luminosité et la sérénité se retrouvent dans des oeuvres telles que Le Couronnement de la Vierge (vers 1434-35), ou encore une miniature représentant une crucifixion, exécutée vers 1420.
Malgré l'aspect très privatif et intime de cette exposition-bijou, le visiteur en redemande, et attend avec impatience une rétrospective de l'un des précurseurs de la renaissance italienne...
A voir, et à revoir au Musée Jacquemart-André, jusqu'au 16 janvier 2012.

Charlotte Romer

mercredi 5 octobre 2011

MEUDON-LA-FORÊT et Fernand Pouillon

Meudon-La-Forêt,
Ensemble d'immeubles construits par F. Pouillon
Jeu entre pleins et vides

Photo: Clara Dudézert
Au sortir de la 2nde Guerre Mondiale, la plupart des français vivent dans des conditions de vie difficile. L’architecte Fernand Pouillon (1912-1986) aide alors ses semblables par la construction de groupes de logements. Il intervient à Marseille (« la Tourette » en 1948), à Aix-en-Provence (1951), puis en Algérie (1954), et de retour en France réalise l’ensemble du « Point du Jour » à Boulogne-Billancourt (c.1960)  et celui de Meudon-la-Forêt.


C’est plus précisément entre 1957 et 1962 que Fernand Pouillon réalise la Résidence Le Parc à Meudon-La-Forêt créant ainsi 2.635 logements, destinés principalement aux ouvriers de l’usine Renault et aux rapatriés d’Algérie. Il faut se souvenir de la modernité, sinon du luxe que représentaient l’eau courante, le robinet d’eau chaude et froide, la salle de bain au sein même d’un appartement, de larges baies vitrée etc… et le tout à proximité de multiples commerces ! La modernité et le côté pratique était réunis.  
Meudon-La-Forêt
Résidence Le Parc construite autour de plusieurs plans d'eau

photo : Clara Dudézert


Résidence Le Parc construite avec de la pierre de Fontvieille (Provence)
photo : Clara Dudézert



Des immeubles plus ou moins hauts, terminés parfois en loggia, s’ordonnent autour de grands axes, cela réduit visuellement la taille des immeubles, mais aussi d’espace verts, d’arbres et de plans d’eau.

L’architecte joue du rapport entre les pleins, les murs en pierre, et les vides, les façades essentiellement percées de baies. Ainsi, à la vision latérale « opaque » s’oppose la vision frontale « ajourée » !  

La Résidence Le Parc
photo: Clara Dudézert
Il choisit un matériau de construction solide : la pierre. Celle-ci provient des carrières provençales de Fontvieille, le pays d’Alphonse Daudet, et sa couleur blanc crème devient orangée lors du coucher de soleil …



 Merci Monsieur Pouillon pour ces constructions qui ont permis à des milliers de gens de vivre décemment après la guerre ! La végétation a aujourd’hui bien poussé et les habitants disent s’y trouver toujours fort bien …



                         Clara Dudézert