lundi 12 décembre 2011

« Leonardo da Vinci à la Cour de Milan ». Une exposition historique à la National Gallery de Londres

La Belle Ferronnière
v. 1493/1494
Musée du Louvre

Neuf des quatorze tableaux autographes conservés dans le monde, ainsi que des dizaines de dessins exécutés par le Maître italien de la Renaissance sont présentés à la National Gallery de Londres jusqu’au 5 février 2012.

Comme le titre de l’exposition l’indique, la rétrospective ne retrace que la carrière milanaise du peintre à la Cour du duc de Milan, Ludovico Sforza, dit Ludovic le More. Elle commence au début des années 1480, lorsque Léonard quitte la Cour des Médicis à Florence, ville dont il était originaire, et se termine en l’année 1499, date à laquelle les troupes françaises du Roi Louis XII envahissent Milan. 

Depuis l’exposition fasciste de 1939 à Milan dont le but était d’exalter le « génie italien », une exposition d’une telle ampleur n’avait pas eu lieu. Les raisons sont plurielles : avant tout la fragilité des œuvres mais aussi leur rareté donc leur préciosité rendant le prêt difficile pour un musée (ou un particulier !). 


Dame à l'Herminev. 1489/1490Musée national de Cracovie 
Dans la salle « Beauty and love », deux chefs-d’œuvre : La Belle Ferronnière, conservé au Louvre, si belle avec sa pierre sur le front et si mystérieuse avec son regard profond. Elle représenterait Beatrice d’Este, la femme de Ludovic le More. La Dame à l’Hermine, conservé au musée national de Cracovie, est le portrait de Cecilia Gallerani, la maîtresse du duc. D’exceptionnels dessins, visiblement préparatoires à ce dernier tableau sont présentés : l’un représente la patte griffue de l’hermine, l’autre une étude des mains dans lesquelles l’animal sera inséré … 







Saint Jérôme
v. 1488/1490
Musée du Vatican, Rome

Dans la salle suivante, le célèbre Saint-Jérôme en pénitence, agenouillé en prière, avec au premier plan le lion faisant une double courbe avec son corps et sa queue, conservé au Musée du Vatican à Rome est connu pour son caractère inachevé. Les recherches de Léonard sur l’anatomie humaine sont profondément inscrites dans le tableau et dans les dessins proposés dans cette même salle (Etude du système nerveux, Etude d’un écorché -cou et épaules- …) provenant des collections de Sa Majesté la Reine d’Angleterre. 



La Vierge aux rochers
v. 1491/99 et 1506/08
The National Gallery, Londres


Dans la grande salle, les deux versions de La Vierge aux rochers, l’huile sur panneau du Musée du Louvre et celle de la National Gallery sont, pour la première fois dans l’histoire, présentées en vis-à-vis. La récente restauration du panneau londonien a permis sa réattribution. Il ne s’agit pas d’une copie d’atelier mais bien d’une œuvre entièrement exécutée par Léonard lui-même. 

Et lorsque des œuvres d’élèves de Léonard sont exposées, ce n’est pas pour « gonfler » l’exposition en augmentant le nombre de tableaux, mais parceque l’intérêt est réel. Par exemple, Un Ange habillé en vert avec une vielle de Francesco Napoletano et Un Ange habillé en rouge avec un luth d’Ambrogio de Predis sont présentés à la sortie de la salle avec les deux versions de la Vierge aux rochers. La raison de leur présence s’explique : ils devaient constituer les panneaux latéraux du maître-autel dont la Vierge aux rochers devait constituer le centre.   


Suivent La Madonna Litta, conservé au musée de l’Ermitage, un Christ Rédempteur bénissant, conservé en mains privées, et le carton de La Vierge et l’Enfant avec Sainte Anne et Saint Jean de la National Gallery. L’ordre de l’accrochage est chronologique.

La Vierge et l’Enfant avec Sainte Anne et Saint Jeanv. 1500
The National Gallery.
C’est dans le réfectoire du Couvent des Dominicains de Santa Maria delle Grazie à Milan que Léonard a peint, à la détrempe, La Cène son ultime chef-d’œuvre pour le Duc. Mal conservé, une reproduction de celui-ci figure dans la dernière salle située à l’étage. De nombreux dessins préparatoires aux personnages des Apôtres sont présentés à travers lesquels se dégage la recherche du rendu de l’expression et de l’émotion : Etude d’un homme de profil, probablement Saint Bartholomé, Etude de draperie pour la manche droite de Saint Pierre, Etude de mains pour Saint Jean      

La Cène, v. 1492/1499
Santa Maria delle Grazie, Milan

Une exposition historique, qui vaut à elle seule le voyage à Londres !

Attention : Réservation des billets obligatoire !!!


Clara Dudézert

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