Ce joyau de l'art occidental avait été commandé par le précepteur de la commanderie des Antonins d'Issenheim (non loin de Colmar), Guy Guers, au sculpteur Nicolas de Hagenau et au peintre Mathias Grünewald. En 1792 le retable est transporté à Colmar pour le protéger de la destruction. C'est en 1852 qu'il est ensuite transféré dans l'église de l'ancien couvent des Dominicaines d'Unterlinden, actuel musée d'Unterlinden.
Retable d'Issenheim fermé La Crucifixion et la Mise au Tombeau |
Ce joyau de l'art occidental avait été commandé par le précepteur de la commanderie des Antonins d'Issenheim (non loin de Colmar), Guy Guers, au sculpteur Nicolas de Hagenau et au peintre Mathias Grünewald. En 1792 le retable est transporté à Colmar pour le protéger de la destruction. C'est en 1852 qu'il est ensuite transféré dans l'église de l'ancien couvent des Dominicaines d'Unterlinden, actuel musée d'Unterlinden.
Retable fermé Saint Antoine |
Retable fermé Saint Sébastien |
La partie sculptée par Nicolas de Hagenau vers 1490 représente saint Augustin, saint Antoine et saint Jérôme. La partie peinte par Mathias Grünewald entre 1512 et 1516 se développe sur 11 panneaux, visibles en trois phases : le retable fermé (la crucifixion, encadrée par saint Sébastien à gauche et saint Antoine à droite), la première ouverture du retable (de gauche à droite : l'Annonciation, le Concert des Anges, la Nativité et la Résurrection) et la seconde ouverture du retable (de gauche à droite : la visite de saint Antoine à saint Paul, les trois figures sculptées de Hagenau et la Tentation de saint Antoine). La prédelle peinte représente la Mise au Tombeau, et celle sculptée le Christ et les Apôtres.
Retable d'Issenheim, 1ère ouverture Panneau central : le Concert des Anges et la Nativité |
Les panneaux étaient ouverts ou fermés selon l'époque de l'année, et les malades atteints du "feu sacré" ou "feu de saint Antoine", soignés dans cette commanderie, étaient amenés devant le retable pour prier et demander protection ou guérion au saint, comme une sorte de thérapeutique de choc. La représentation du Christ crucifié, transpercé d'épines est particulièrement poignante, et permettait sans doute aux malades de s'identifier à ses souffrances.
Retable d'Issenheim, 1ère ouverture L'Annonciation et la Résurrection |
Retable d'Issenheim, 2ème ouverture Partie sculptée par Hagenau |
Retable d'Issenheim, 2ème ouverture La visite de saint Antoine à saint Paul La Tentation de saint Antoine |
Le communiqué publié sur le site du musée d'Unterlinden, et repris dans un deuxième article de la Tribune de l'Art, cherche à répondre à toutes ces questions bien pertinentes, en reprenant point par point l'évolution de la décision prise ce 5 juillet, sans être réellement convaincant.
La Tentation de saint Antoine Lacune présente sur le manteau du saint |
Aujourd'hui, lorsque l'on souhaite venir admirer le retable, et notamment les deux panneaux de la Tentation de saint Antoine et de la visite de saint Antoine à saint Paul, on peut ressentir ce début de travail à peine commencé, par la présence d'une estrade vide servant aux restauratrices, et d'une petite feuille de papier scotchée sur un côté, expliquant brièvement l'avancement de cette "campagne" de restauration : les vernis superficiels ont été enlevés (bien rapidement semblerait-il), et deux petites photos "avant-après" viennent illustrer ces propos. Sur un deuxième feuillet, on nous explique la présence de cette étrange tache blanche sur le vêtement bleu du saint au milieu des démons : c'est une lacune ! Pour les amateurs, on comprendra un repeint qui a été enlevé. Mais quid de la restauration de cette lacune ? L'enlèvement de ce repeint était-il justifié ? Aucun communiqué n'en parle, et nous attendons donc la prochaine réunion du comité scientifique pour en savoir plus, et tout du moins, le "retour de congé de Pantxika de Paepe [conservateur en chef du musée d'Unterlinden]", d'après Jean Lorentz, président de la société Schonhauger.
A suivre...
A lire :
- Franck Buchy, "Le retable d'Issenheim est-il menacé ?", les Dernières Nouvelles d'Alsace, 29 juillet 2011, p. 1
Charlotte Romer
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