dimanche 12 juin 2011

Sur la route des Ducs de Bourgogne


Tombeaux de Philippe le Hardi
et Jean sans Peur,
Musée des Beaux-arts de Dijon
Photo Maud Granjean


Depuis quelques années déjà, la ville de Dijon a entrepris de grands travaux de restauration de son musée des Beaux-Arts, et depuis 2003, la rénovation des tombeaux de Philippe le Hardi et de son fils Jean sans Peur.
Quelques rappels historiques : en 1385, Philippe le Hardi fonde la chartreuse de Champmol pour y abriter son tombeau, qui sera réalisé entre 1384 et 1410 (date de la mort du Duc), successivement par les sculpteurs Jean de Marville, Claus Sluter et Claus de Werwe. Jean sans Peur commanda également un tombeau, sur le modèle de celui de son père, qui sera réalisé entre 1443 et 1470 par Jean de la Huerta puis Antoine le Moiturier.












Tombeau de Philippe le Hardi
Détail, pleurants
Musée des Beaux-arts de Dijon
Photo François Jay
La particularité de ces tombeaux, composés d'un gisant et d'un cortège de pleurants situés dans des arcatures, au niveau du soubassement, est la qualité et l'expressivité de ces pleurants, qui ne sont plus simplement représentés en bas-relief, mais sont réalisés comme des sculptures à part entière, glissant dans les galeries d'un cloître, et aux expressions très marquées. Le gisant gagne également en "humanité" : il n'est plus simplement posé, mais réellement allongé sur sa couche. Enfin, chaque pleurant a été sculpté dans de l'albâtre, matériaux particulièrement dur à sculpter.
Detruits et démantelés pendant la Révolution française, puis habilement restaurés au 19ème siècle, les deux tombaux sont enfin remontés dans la salle des Gardes du Palais des Ducs en 1827.
Depuis 1996, une nouvelle campagne de nettoyage, de restauration, mais également de recherches historiques a été menée sur les deux monuments, travaux soutenus en partie par la Fondation Getty de Los Angeles, le reste ayant été financé par la Direction Générale des Affaires Culturelles (DRAC) de Bourgogne.





Tombeau de Philippe le Hardi
Pleurant
Musée des Beaux-arts de Dijon
Actuellement, le musée des Beaux-Arts est lui-même en travaux, jusqu'en 2014. La salle des Gardes est fermée au public, mais les visiteurs auront la chance, jusqu'à la fin des travaux, de pouvoir admirer les 39 pleurants du tombeau de Philippe le Hardi, alignés dans de grandes vitrines en forme de L. Et c'est seulement de cette manière, à hauteur des yeux, que l'on peut découvrir la beauté et la finesse du travail des trois sculpteurs : chaque pleurant offre une expression et une position différentes. Même les visages à moitié cachés par les capuchons des soutanes ont été sculptés dans les moindres détails ! Il faut alors se baisser pour en admirer le travail, tout comme celui des mains de certains des pleurants, dont les veines sont très délicatements sculptées.
Des bornes interactives permettent au visiteur de connaître l'histoire des Ducs ainsi que celle de leurs tombeaux, jusqu'à nos jours, très bien commentée et illustrée.
Les pleurants du tombeaux de Jean sans Peur sont, quant à eux, en tournée dans sept musées américains depuis mars 2010, et sont déjà passés par New York, Saint-Louis, Dallas, Minnaepolis et Los Angeles. Les très demandés pleurants finiront ce voyage fin 2012 à Cluny, avant de rejoindre les collections du musée de Dijon.



A découvrir rapidement !

Musée des Beaux-arts de Dijon, Palais des Etats de Bourgogne, de 10h à 17h sauf le mardi, entrée gratuite.

Charlotte Romer



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