Le point de départ de l’exposition est un rappel historique sur la situation de crise que connait la péninsule ibérique tout au long du XIXe siècle. En effet, si les pays de l’actuelle Europe connaissent leur plein essor, les espagnols sont figés dans une crise profonde. En 1898, le pays perd la guerre contre les Etats-Unis et par conséquent ses dernières colonies, Puerto Rico, les Philippines et notamment Cuba, source d’importants revenus.
Le parcours dans les premières salles se divise de façon manichéenne entre deux grandes tendances esthétiques : « l’Espagne blanche » et « l’Espagne noire », telle la société en cette fin de siècle.
Joaquin Sorolla y Bastida (1863-1923) L'Instantanné, Biarritz, 1906 Madrid, Musée Sorolla |
D’un côté, les « peintres de la lumière claire » ou « peintres du bonheur » représentent les doux moments de la bourgeoisie en plein air (voir J. Sorolla, L’Instantané. Biarritz, 1906, Madrid, Museo Sorolla), des paysages méditerranéens aux couleurs chaudes (voir J. Mir, Reflets, Marjorque), des jardins magnifiés aux couleurs évanescentes (voir J. Mir, L’Hermitage de Saint Blai) …
Ignacio Zuloaga y Zabaleta (1870-1945) La Naine Dona Mercedes, 1887 Paris, Musée d'Orsay |
De l’autre, les « peintres à la palette sombre » ou « peintres tragico-réalistes ». La composition des toiles et certains sujets sont inspirés des tableaux de Manet, Degas, Toulouse-Lautrec, que certains peintres espagnols ont fréquentés lors de leur séjour à Paris. Ainsi, dans les tons de gris, sont portraiturés des alcooliques, une famille de marginaux, une serveuse dans un bar… Egalement attachés à la peinture traditionnelle du Siècle d’Or espagnol, ils reprennent certains thèmes du Greco, de Velásquez (voir I. Zuloaga, La Naine Doña Mercedes, 1887, Paris, Musée d’Orsay), ou de Goya …
Clara Dudézert
Musée de l’Orangerie, Jardin des Tuileries, 75001 Paris
Ouvert tous les jours de 9h à 18h. Fermeture le mardi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire