lundi 19 décembre 2011

Alexandre le Grand au Louvre?


Couronne de feuilles de chêne, or
Seconde moitié du IVe siècle av. JC
Université Aristote de Théssalonique

Alléchés par un titre accrocheur, dont nous retenons surtout le nom d'Alexandre le Grand, nous cherchons désespérément, tout au long du parcours de l'exposition organisée par le musée du Louvre, l'aspect légendaire et mystérieux de l'un des plus grands souverains de la Macédoine antique...
Mais nous oublions que l'exposition porte bien sur le "Royaume d'Alexandre le Grand" et "La Macédoine antique". Cependant, cette exposition retrace remarquablement bien l'évolution des conquêtes des différents souverains de cette Macédoine, si petite, puis si grande... à travers la présentation des différentes fouilles et impressionnantes découvertes, telle cette couronne retrouvée dans un sanctuaire à Aigai (première capitale du Royaume macédonien) entièrement réalisée en feuilles d'or et datée de la seconde moitié du IVème siècle avant JC.


Calice chiote : sphinges affrontées
argile brun-jaune
Deuxième quart du VIe siècle av. JC
Hellenic ministry of culture and tourism /
Archaeological receipts fund

Les multiples découvertes, faites depuis le milieu du 19ème siècle, permettent d'illustrer la richesse de ce royaume, créé dès la première phase de l'âge de fer (XIème - VIIIème siècle avant JC) !
L'or est particulièrement présent dans les offrandes accompagnant les défunts, tout comme l'albâtre, sculpté en forme de longs flacons à parfum ou la terre cuite peinte.
La dernière partie de l'exposition aborde la domination romaine, à travers des colonnades datant du IIème ou IIIème siècle après JC.
Une exposition, qui n'est certes pas consacrée à Alexandre le Grand, mais qui retrace l'expansion de la Macédoine, à une période particulièrement riche et féconde artistiquement.

A voir avant le 16 janvier 2012 au Musée du Louvre.

Charlotte Romer

lundi 12 décembre 2011

« Leonardo da Vinci à la Cour de Milan ». Une exposition historique à la National Gallery de Londres

La Belle Ferronnière
v. 1493/1494
Musée du Louvre

Neuf des quatorze tableaux autographes conservés dans le monde, ainsi que des dizaines de dessins exécutés par le Maître italien de la Renaissance sont présentés à la National Gallery de Londres jusqu’au 5 février 2012.

Comme le titre de l’exposition l’indique, la rétrospective ne retrace que la carrière milanaise du peintre à la Cour du duc de Milan, Ludovico Sforza, dit Ludovic le More. Elle commence au début des années 1480, lorsque Léonard quitte la Cour des Médicis à Florence, ville dont il était originaire, et se termine en l’année 1499, date à laquelle les troupes françaises du Roi Louis XII envahissent Milan. 

Depuis l’exposition fasciste de 1939 à Milan dont le but était d’exalter le « génie italien », une exposition d’une telle ampleur n’avait pas eu lieu. Les raisons sont plurielles : avant tout la fragilité des œuvres mais aussi leur rareté donc leur préciosité rendant le prêt difficile pour un musée (ou un particulier !). 


Dame à l'Herminev. 1489/1490Musée national de Cracovie 
Dans la salle « Beauty and love », deux chefs-d’œuvre : La Belle Ferronnière, conservé au Louvre, si belle avec sa pierre sur le front et si mystérieuse avec son regard profond. Elle représenterait Beatrice d’Este, la femme de Ludovic le More. La Dame à l’Hermine, conservé au musée national de Cracovie, est le portrait de Cecilia Gallerani, la maîtresse du duc. D’exceptionnels dessins, visiblement préparatoires à ce dernier tableau sont présentés : l’un représente la patte griffue de l’hermine, l’autre une étude des mains dans lesquelles l’animal sera inséré … 







Saint Jérôme
v. 1488/1490
Musée du Vatican, Rome

Dans la salle suivante, le célèbre Saint-Jérôme en pénitence, agenouillé en prière, avec au premier plan le lion faisant une double courbe avec son corps et sa queue, conservé au Musée du Vatican à Rome est connu pour son caractère inachevé. Les recherches de Léonard sur l’anatomie humaine sont profondément inscrites dans le tableau et dans les dessins proposés dans cette même salle (Etude du système nerveux, Etude d’un écorché -cou et épaules- …) provenant des collections de Sa Majesté la Reine d’Angleterre. 



La Vierge aux rochers
v. 1491/99 et 1506/08
The National Gallery, Londres


Dans la grande salle, les deux versions de La Vierge aux rochers, l’huile sur panneau du Musée du Louvre et celle de la National Gallery sont, pour la première fois dans l’histoire, présentées en vis-à-vis. La récente restauration du panneau londonien a permis sa réattribution. Il ne s’agit pas d’une copie d’atelier mais bien d’une œuvre entièrement exécutée par Léonard lui-même. 

Et lorsque des œuvres d’élèves de Léonard sont exposées, ce n’est pas pour « gonfler » l’exposition en augmentant le nombre de tableaux, mais parceque l’intérêt est réel. Par exemple, Un Ange habillé en vert avec une vielle de Francesco Napoletano et Un Ange habillé en rouge avec un luth d’Ambrogio de Predis sont présentés à la sortie de la salle avec les deux versions de la Vierge aux rochers. La raison de leur présence s’explique : ils devaient constituer les panneaux latéraux du maître-autel dont la Vierge aux rochers devait constituer le centre.   


Suivent La Madonna Litta, conservé au musée de l’Ermitage, un Christ Rédempteur bénissant, conservé en mains privées, et le carton de La Vierge et l’Enfant avec Sainte Anne et Saint Jean de la National Gallery. L’ordre de l’accrochage est chronologique.

La Vierge et l’Enfant avec Sainte Anne et Saint Jeanv. 1500
The National Gallery.
C’est dans le réfectoire du Couvent des Dominicains de Santa Maria delle Grazie à Milan que Léonard a peint, à la détrempe, La Cène son ultime chef-d’œuvre pour le Duc. Mal conservé, une reproduction de celui-ci figure dans la dernière salle située à l’étage. De nombreux dessins préparatoires aux personnages des Apôtres sont présentés à travers lesquels se dégage la recherche du rendu de l’expression et de l’émotion : Etude d’un homme de profil, probablement Saint Bartholomé, Etude de draperie pour la manche droite de Saint Pierre, Etude de mains pour Saint Jean      

La Cène, v. 1492/1499
Santa Maria delle Grazie, Milan

Une exposition historique, qui vaut à elle seule le voyage à Londres !

Attention : Réservation des billets obligatoire !!!


Clara Dudézert